Tati en trois

Films : Soirée Jacques Tati Festival Île courts 2010 Et il cogne, et il pédale, et il enseigne ! En d’autres termes, trois courts-métrages où l’on retrouve l’imagination comique de Jacques Tati : Soigne ta gauche, L’école des facteurs et Cours du soir. Et trois bonnes raisons de comprendre mieux l’univers de ce cinéaste français. Soigne ton gauche (réalisé par René Clément) se concentre sur la boxe, avec Roger (Tati lui-même), garçon de ferme qui se retrouve un peu malgré sur un ring où s’entraîne un sportif qui prépare un grand combat. Un affrontement qui s’annonce inégal mais qui ne manque pas de surprise. Et surtout, d’humour. Ce n’est pas tous les jours que nous nous retrouvons avec un match de boxe dans une ferme. Tati en profite pour inclure dans son jeu d’acteur du mime, un aspect qui transpire tout au cours de ce film presque sans paroles. Et puis, il y a le facteur… On retrouve la même gestuelle pour le livreur de lettres dans L’école des facteurs, qui suit les aventures d’un de ces employés de la poste, interprété par Tati lui-même (c’est le seul film qu’il a réalisé, ayant uniquement signé le scénario des deux autres). L’histoire sert encore une fois de prétexte à une foule de gags la plupart du temps bien physiques, qui rejoint un peu ce que les Américains appellent le slapstick humor ou encore le cinéma de Charlie Chaplin. Le facteur danse, se prend plein de murs et délivre ses lettres de façon bien particulière. On retrouve toujours le mime (un peu moins soit dit en passant) mais au final, on ressort de la salle de bonne humeur. Cours du soir de Nicolas Ribowski met en place le côté moqueur de Tati, qui interprète dans ce court-métrage en couleur un enseignant friand de leçons bien particulières et bien absurdes. L’art de trébucher ou de se prendre un mur n’aura plus de secrets pour vous, avec équations à l’appui ! Toutefois on ne retrouve pas l’énergie ni l’inventivité de ses anciens films. Un court plus mineur dans la filmographie de Tati, que l’on découvre plus âgé, mais avec toujours l’envie de nous faire rire, ce qui ravira les inconditionnels. Stéphane Chinnapen

Île Courts 2010 Atelier critique de cinéma animé par Jacques Kermabon 6>10 octobre 2010

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