La Chaumière : un lieu, deux visions, trois réalisateurs

Film : La Chaumière Maurice / 2009 / Documentaire / 6’ La végétation, la montagne, la nature. Et l’homme. Voici La Chaumière, localité mauricienne mise en scène en deux parties. La première, La Chaumière : mo later  de Marie Vidal et Vivek Beergunnot et La Chaumière : l’espace d’un instant par Jérôme Valin. Va-t-on parler, ou même évoquer, le projet d’incinérateur, qui a mis la localité sous le feu des projecteurs depuis quelque temps déjà ? Non. Le deux courts métrages prennent une autre direction, plus visuelle, plus contemplative. La première partie s’attarde sur le quotidien d’un homme, planteur. Son réveil le matin, l’arrosage de ses cultures, (on verra beaucoup d’eau dans ce court, alors que les coupures sont tellement fréquentes à l’île Maurice !) donner à manger aux poissons d’un étang. On nous montre quelques aspects de cette vie proche de la nature, loin de la modernité vers laquelle se dirige l’île Maurice depuis plusieurs années. Avec ses prises de vue souvent très belles, La Chaumière : mo later sonne comme la célébration d’une vie simple.  Au-delà de cet aspect, on sent aussi ce désir de filmer ce coin de terre comme un paradis perdu, qui s’efface avec le temps. On n’y verra qu’un vieil homme, la jeunesse semble ailleurs, loin de cette nature pourtant si paisible, si belle. L’espace d’un instant a quant à lui une approche plus photographique de La Chaumière. Il quitte la hauteur d’homme pour se focaliser essentiellement sur l’environnement naturel. Les humains ne parleront pas au cours de ce court métrage sans musique ni voix-off. Une journée (temps de tournage pour l’équipe)  proche des légumes, des herbes, avec une approche qui s’apparente souvent à de la contemplation, avec des plans se succédant comme un diaporama rempli de détails et de couleurs.  De belles images, justifiant un peu le carton introductif, où le réalisateur évoque cet oncle qui lui a donné le goût de cultiver son potager. Mais du coup, à trop vouloir sublimer l’hommage à son oncle, le réalisateur délaisse quelque peu le rythme de son film. Cet « espace d’un instant » dure plus longuement qu’il ne le laissait présager. Comme un moment prolongé, qui renvoie encore une fois à une nature que l’on veut toujours admirer, comme un Eden fragile et en voie de disparition. Stephane Chinnapen   Île Courts 2010 Atelier critique de cinéma animé par Jacques Kermabon 6>10 octobre 2010

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