Andong, ce petit philippin qui vous fait du bien

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Film : Andong Rommel Milo Tolentino Philippines / 2008 / Fiction / 20’   Il aime la télé. Lui, Andong, philippin issu des quartiers pauvres. C’est aussi le titre de ce court-métrage venant de ce pays, réalisé par Rommel Milo Tolentino et récompensé par le Prix  de la presse Clermont-Ferrand 2009 et le Prix du Public International Clermont-Ferrand 2009.   Il y a donc cet enfant vivant dans un bidonville, sa mère qui travaille comme ramasseuse d’ordures, le laissant seul avec son petit frère. Et dans sa tête, cette obsession de toujours vouloir regarder la télé, n’importe où. Un beau jour, il apprend qu’une loterie permettra à son gagnant de décrocher une télé…   Avec l’espace confiné et parfois même étouffant des bidonvilles, filmé avec le naturel le plus simple, Tolentino aurait pu nous offrir un film qui tombe dans le misérabilisme. Mais le metteur en scène a eu la bonne idée de prendre l’angle du petit et son frère qui le suit partout (ce dernier convoite lui une petite chaîne). On suit toute l’histoire à travers les yeux innocents d’Andong, plongés dans son univers où il ne voit que sa télé, où tout fonctionne comme dans un tube cathodique.   Un angle qui donne alors place à des moments à la fois drôles, tel cette scène où le petit, insistant, supplie sa mère pour lui donner l’argent pour acheter son billet, ou touchants, comme à ce moment de l’histoire où le duo, tout débrouillard, doit ramasser des ordures pour avoir l’agent tant désiré.   Entièrement acquis à la cause de son petit héros, le metteur en scène nous communique cette envie qu’Andong réussisse son projet d’avoir une télé, comme une sorte d’échappatoire à la misère qui l’entoure. Il filme à hauteur d’enfant, avec des accents universels. Qu’ils soient dans un bidonville ou pas, ils sont tous insistants nos petits quand ils veulent quelque chose, exactement comme Andong, interprète au naturel désarmant.   Et puis, il y a ce dénouement, touchant lui aussi, qui donne la part belle à la notion de sacrifice à hauteur de petit garçon. Mais ne vous inquiétez pas, Andong, ce philippin très attachant, a plus d’un tour de son sac pour avoir sa fameuse télé.   Stéphane Chinnapen    Île Courts 2010 Atelier critique de cinéma animé par Jacques Kermabon 6>10 octobre 2010

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